Méditation pour le Dimanche des Rameaux

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Porte d'entrée dans la semaine décisive

Assis sur un ânon, Jésus arrive à Jérusalem. Il vient de Béthanie où se sont succédé la résurrection de Lazare et l’onction de Jésus par Marie.
Ces deux événements sont étroitement liés et donnent déjà le climat de l’entrée de Jésus dans la ville : Il est celui par qui Dieu arrache à la mort, mais il faudra pour cela entrer dans la mort.

Cette double tonalité de la préparation à la mort, puis à la résurrection, particulièrement sensible au dimanche des Rameaux, le sera aussi le Vendredi Saint, qui fait passer par l'abaissement et la mort pour arriver à la gloire à Pâques.


Lorsque Jésus entre à Jérusalem, il le fait dans l’accomplissement des prophéties messianiques. Il veut insister non sur la gloire mais sur l’humilité, ce qui pour beaucoup explique le choix de l’ânon. Ce récit, relaté dans les quatre évangiles, est lu le dimanche des Rameaux et marque le début de la « Semaine sainte » chez les chrétiens. Mais il est aussi et souvent choisi durant la période de l’Avent, remémorant l’entrée royale dans la petitesse du monde.


L’artiste Arcabas semble avoir choisi la couleur violette pour retranscrire ces deux tonalités. Le violet, une variation du noir, nous entraîne dans ses reflets changeants tantôt sombres, tantôt chatoyants, entre supplication de Carême et espérance de l’Avent. Arcabas y rajoute le rouge de la Passion et la couleur or de la résurrection.


Revenons-en au décor, à la mise en scène, aux préparatifs qui semblent s’annoncer. Derrière Jésus qui avance et sait comment tout cela va finir, nous voyons les disciples qui le suivent, une marche derrière la croix symbolisée sur le vêtement de leur maître.
Ils avancent vers un but : la Jérusalem céleste.
La porte n’est pas complètement ouverte. Même pour franchir un porche glorieux et étincelant, il faudra passer par le tombeau. En suivant Jésus, nous exprimons ainsi notre espérance, même s’il faut parfois emprunter des passages plus étroits, pour vivre ensuite pleinement avec lui, pour vivre à l’image de son amour.


Tout comme ce patchwork de tuniques sur la toile d’Arcabas, une foule plus ou moins enthousiaste, parfois méfiante ou en quête de sensationnel veut voir Jésus.
Dans la diversité de leurs vies et situations, consciemment ou non, des gens ont préparé le chemin de celui qui montre ce que veut dire être « le chemin ». Il a continué sur la route en emportant avec lui leur histoire et leurs attentes.


Jésus sait déjà que Demain un autre chemin commencera pour lui mais il avance, pas à pas, au rythme des événements, sans perdre de vue qu’il est orienté vers soleil de Pâques.


Agnès Kauffmann