Performance présentée le 22 et le 23 mai à 20h30 dans la crypte de l’église Saint-Léonard.
En 2020, une collaboration entre le Theater Basel et la Musikakademie, où je faisais mes études, proposait aux étudiant.e.s de créer une forme scénique d'une demi-heure sur le thème de l'Apocalypse.
J'ai très vite pensé à m'inspirer du grand metteur en scène Claude Régy, décédé en 2018, à qui je voue une grande admiration. Ses derniers spectacles, par exemple Ode maritime, La Barque le soir, Rêve et folie, se présentent ainsi : un acteur seul dit de la prose ou de la poésie, comme s'il se laissait traverser par le texte.
Dans une lumière très basse, se modifiant de manière organique, les intonations de la voix, le souffle, la présence de l'acteur donnent vie aux mots, qui frappent l'imagination du spectateur. En fonction de sa propre réceptivité, le spectateur devient donc le créateur du spectacle.
J'ai décidé de travailler sur le texte biblique de l'Apocalypse, et j'en ai retenu quelques images fortes, sans garder les commentaires trop religieux et moralisateurs. J'ai construit mon texte à partir de la Nouvelle Bible Segond (pour l'accessibilité) et de la Bible de Chouraqui (pour sa dimension poétique).
Je voulais travailler avec une collègue saxophoniste spécialisée dans l'improvisation contemporaine : notre performance est donc devenue un dialogue entre le texte et le saxophone.
Comme il s'agit d'une vision mystique, je me suis donné comme consigne de ne pas dire les mots avant de me représenter clairement ce qui est vu.
Ma question est "Comment dirais-je cela si je le voyais réellement ?". Je n'ai pas tenté d'incarner Jean de Patmos, l'auteur présumé du texte, mais j'ai voulu diminuer l'importance du "personnage" pour mettre en valeur la "vision" elle-même. Aussi je voulais éviter une hiérarchie entre la voix et l'instrument : bien sûr, les effets sont au service du texte, mais le saxophone n'est pas là pour accompagner, il donne des impulsons, réagit avec son propre langage, de sorte à créer une dramaturgie sonore qui prend ses distances avec l'intelligence rationnelle. Ainsi nous essayons d'approcher le mystère de ce texte monumental.
Nous nous réjouissons de cette opportunité de reprendre la performance, presque cinq ans après sa création, dans la crypte de l'église Saint-Léonard. Son obscurité et sa résonance naturelle serviront le propos. Pour garder toute la tension dramatique de ce moment, nous avons décidé de ne pas prolonger la durée de la performance, qui restera d'une demi-heure. Venez nombreux !
Arthur Baldensperger
J'ai très vite pensé à m'inspirer du grand metteur en scène Claude Régy, décédé en 2018, à qui je voue une grande admiration. Ses derniers spectacles, par exemple Ode maritime, La Barque le soir, Rêve et folie, se présentent ainsi : un acteur seul dit de la prose ou de la poésie, comme s'il se laissait traverser par le texte.
Dans une lumière très basse, se modifiant de manière organique, les intonations de la voix, le souffle, la présence de l'acteur donnent vie aux mots, qui frappent l'imagination du spectateur. En fonction de sa propre réceptivité, le spectateur devient donc le créateur du spectacle.
J'ai décidé de travailler sur le texte biblique de l'Apocalypse, et j'en ai retenu quelques images fortes, sans garder les commentaires trop religieux et moralisateurs. J'ai construit mon texte à partir de la Nouvelle Bible Segond (pour l'accessibilité) et de la Bible de Chouraqui (pour sa dimension poétique).
Je voulais travailler avec une collègue saxophoniste spécialisée dans l'improvisation contemporaine : notre performance est donc devenue un dialogue entre le texte et le saxophone.
Comme il s'agit d'une vision mystique, je me suis donné comme consigne de ne pas dire les mots avant de me représenter clairement ce qui est vu.
Ma question est "Comment dirais-je cela si je le voyais réellement ?". Je n'ai pas tenté d'incarner Jean de Patmos, l'auteur présumé du texte, mais j'ai voulu diminuer l'importance du "personnage" pour mettre en valeur la "vision" elle-même. Aussi je voulais éviter une hiérarchie entre la voix et l'instrument : bien sûr, les effets sont au service du texte, mais le saxophone n'est pas là pour accompagner, il donne des impulsons, réagit avec son propre langage, de sorte à créer une dramaturgie sonore qui prend ses distances avec l'intelligence rationnelle. Ainsi nous essayons d'approcher le mystère de ce texte monumental.
Nous nous réjouissons de cette opportunité de reprendre la performance, presque cinq ans après sa création, dans la crypte de l'église Saint-Léonard. Son obscurité et sa résonance naturelle serviront le propos. Pour garder toute la tension dramatique de ce moment, nous avons décidé de ne pas prolonger la durée de la performance, qui restera d'une demi-heure. Venez nombreux !
Arthur Baldensperger